Yacine Guesmia (GPSO 92 Issy) : « Elles sont toutes à 100%, elle courent les unes pour les autres »

Publié le 01/02/2021

Quelques minutes après la qualification face à Montpellier, l’entraineur isséen, Yacine Guesmia s’est exprimé auprès de Dounia Mesli de Cœur de Foot. Il revient sur la rencontre mais également sur son groupe.

C’est une grosse victoire, limite un exploit ?

« Oui clairement c’est une belle victoire, contre une équipe bien classée, qui joue le haut de tableau. C’est la magie de la Coupe de France. On est satisfait du groupe, de la mentalité, c’est de bon augure pour la suite. »

Vous avez fait jeu égal avec le MHSC aujourd’hui. On a vu une équipe de Montpellier assez faible et désorganisée mais malgré tout dangereuse. Vous saviez qu’il y avait possibilité de les contrer et de gagner ce match ?

« C’était l’objectif, on les a joué il n’y a pas longtemps, début décembre (le 5 décembre en championnat, défaite 3-1, ndlr). On avait ciblé un petit peu leurs points forts et leurs points faibles. Le plan de jeu à fonctionné. On pensait aller aux penaltys, mais on marque à la 92e minute, donc on prend ça nous va, ça nous a évité le stress de la séance de tirs au but. »

Il y a eu deux buts de votre côté justement, l’un de Julie Rabanne et l’autre de Salma Zemzem (20 ans). Le parfait mélange entre l’expérience et la fougue de la jeunesse ?

« Oui c’est ça, en plus Salma Zemzem est entrée en jeu (à la 63e, ndlr), elle marque un but capital dans le temps additionnel, sur une passe de Batcheba Louis entrée juste après, à la 76e minute de la rencontre. Le banc aussi nous a apporté aujourd’hui. Julie Rabanne qui met son premier but [de la saison] également, donc la dynamique est bonne. On l’a vu sur ce match, même les filles qui ne jouaient pas, nous encourageaient derrière.

Le match est terminé, on espère que la Coupe elle continuera pour avoir d’autres matches de compétition et essayer d’aller le plus loin possible. Mais surtout ça nous permet [cette victoire] d’être focus sur notre objectif, qui est le maintien, avec un prochain match contre Soyaux qui est important. »

Au sujet de l’ouverture du score signée Julie Rabanne ?

« C’est Kayla Mills, qui de base est un milieu box-to-box, fait une percée en tant que latérale. Ensuite elle centre pour Julie, [qui fait un petit numéro], qui contrôle bien le ballon, et qui lui permet après d’enchaîner du bout du pied. Premier but [sur la saison pour la joueuse] ! »

« On a fait le pari de prendre des joueuses qui n’avaient pas joué en D1 »

C’est votre première saison dans l’élite. Après des débuts compliqués, vous avez su prendre le rythme de la D1. C’était très rapide comme adaptation ?

« On était sur une saison déjà compliquée, puisqu’elle ne s’était pas terminée la saison dernière [en D2 (arrêtée en mars 2020 à cause de la pandémie de covid-19, ndlr)], donc on a eu une coupure assez longue. Sur le début de saison, l’intensité est complètement différente, sachant qu’on s’est arrêté quatre mois. Nous on a fait le pari de prendre des joueuses qui n’avaient pas joué en D1. Après c’est le prix à payer, c’est à dire que l’intégration [en D1] elle est un peu plus longue, l’apprentissage est un peu plus long, [et au final], il s’est fait rapidement. Après on verra à la fin [de la saison] si l’apprentissage est acquis. »

Dans les automatismes notamment et ça peinait beaucoup aussi sur le côté physique ?

« Oui c’est clair, sur le plan athlétique il y a un fossé entre la D1 et la D2, on l’a ressenti sur les premiers matches. Aujourd’hui on a des filles qui sont capables de répéter les efforts et de se mettre au niveau des équipes comme Montpellier, comme Bordeaux et ça c’est à souligné, parce qu’au début c’était difficile. »

C’est aussi le travail de votre préparateur physique, tout le staff technique qui vous accompagne, on sent qu’il y a une vraie envie de préparer le plus possible et le mieux possible les joueuses ?

« Oui tout le staff technique, dans l’état d’esprit aussi, le travail qui est fait au quotidien; on essaye de s’entraîner cinq à six fois par semaine. »

On sent que vous avez insufflé une vraie mentalité au sein de l’équipe, que vous leur avez mis dans la tête qu’il fallait qu’elles se battent et que le maintien est possible ?

« Moi je pars d’un principe, la défaite elle ne nous pose pas de problème. À partir du moment où on s’est donné à fond, on peut perdre et on sort la tête haute. Ce qui est problématique, c’est si on sort d’un match et qu’on n’a pas tout donné. Aujourd’hui je ne peux pas le reprocher aux filles, il n’y a aucune fille qui gère ses efforts, elles sont toutes à 100%, elles courent les unes pour les autres et c’est comme ça qu’on atteindra l’objectif du maintien. »

Le maintien, malgré cette grosse performance, il va malgré tout être compliqué ?

« Oui de toute façon, on savait dès le départ que ça allait être compliqué. Ça va rester compliqué, mais j’y crois à 100%. De toute façon si je n’y croyais pas je ne serais pas en face de vous (sourire). »

Vous avez recruté Laetitia Philippe sur ce mercato hivernal. Un renfort de taille pour l’équipe, qui apporte beaucoup de sérénité derrière. Une preuve de votre volonté de faire le maximum pour concrétiser votre objectif de maintien ?

« Le mercato hivernal était un peu compliqué. Nous voulions déjà garder tout le monde, conserver les joueuses concernées et récupérer quelques joueuses blessées. C’est également difficile de ramener des nouvelles joueuses à ce stade de la saison, de les intégrer et faire qu’elles soient concentrées sur l’objectif qui a été déterminé depuis le début de saison.

Donc il n’y a pas de grands changements [dans l’équipe], on a Laetitia Philippe qui a beaucoup d’expérience, qui a connu l’équipe de France A, peut-être une quinzaine d’années de D1, donc là c’est une plus-value pour le groupe, c’est pour cela qu’on est allé la chercher. »

Vous allez également récupérer Julie Peruzzetto, et Sarah Boudaoud (qui n’a pas joué ce match, ndlr) ?

« Sarah Boudaoud joue depuis le début de saison, elle a juste eu un petit pépin physique vendredi. Julie Peruzzetto a repris depuis janvier les entraînements, donc on a un groupe qui est presque complet. »

« Elles arrivent à rivaliser avec des filles qui en font leur métier »

Vous sentez vos joueuses concernées, en osmose sur le terrain ?

« Oui totalement. On voit au fur et à mesure des matches qu’il y a beaucoup plus d’efforts qui sont faits et clairement elles n’ont rien à perdre.

Au début de la saison, peut-être que 100% des équipes du championnat nous voyaient irrémédiablement descendre, sans nous laisser notre chance. Aujourd’hui on est peut-être l’équipe « surprise ». On est pourtant, je crois, l’un des seuls clubs qui s’entraîne le soir. Les filles ont presque toutes quelque chose à côté, elles travaillent, elles vont à l’école, donc le mérite leur revient. Elles ont une vie à côté et en plus de cela, elles arrivent à rivaliser avec des filles qui en font leur métier [à temps plein] aujourd’hui. C’est honorable [ce genre de mentalité] et on va continuer. »

Il y a eu également deux faits de jeu, un penalty de votre côté sur une faute discutable sur Laurie Teinturier et un autre du côté adverse, sur une main supposée. Ce sont des choses qui peuvent vraiment changer le cours d’un match ?

« Franchement je ne sais même pas s’ils sont avérés pour l’instant, on reverra les images, mais ça ne change rien au bout du compte. Je ne sais pas, peut-être qu’il y a des erreurs [d’arbitrage], mais même moi j’en fais en tant que coach. Globalement il n’y a pas eu de soucis, beaucoup de cartons, un de notre côté. Les joueuses font des erreurs, les coachs font des erreurs, on peut leur laisser un petit peu une marge d’erreur (sourire). »

Par Nicolas Alméras

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